article

Faut-il donner de la mélatonine à son enfant ?

4 min read

La mélatonine pour les enfants : solution miracle ou fausse bonne idée ?

En tant que parent, je comprends parfaitement l’épuisement qu’on ressent face aux couchers interminables, aux réveils nocturnes ou aux levers à 5h du matin… Et je sais aussi combien la tentation est grande d’essayer ce qu’on nous présente comme la solution naturelle : la mélatonine.

Mais avant d’en donner à nos enfants, je vous propose de faire le point, entre promesses et précautions, car un parent avertie en vaut deux.

C’est quoi exactement, la mélatonine ?

La mélatonine est une hormone naturellement produite par notre cerveau (plus précisément par la glande pinéale) quand la nuit tombe. Elle joue un rôle central dans la régulation du rythme veille-sommeil. En gros, c’est ce qui dit à notre corps : « C’est l’heure d’aller au dodo. »

Chez certains enfants (et adultes), cette production peut être décalée ou insuffisante, d’où l’idée de compléments à base de mélatonine pour faciliter l’endormissement.

Pourquoi donne-t-on de la mélatonine aux enfants ?

On peut être tenté d’en donner à nos enfants dans plusieurs cas :

Difficultés d’endormissement chroniques

Décalage horaire après un voyage

Troubles du spectre autistique ou TDAH (sur recommandation médicale)

Rythme de sommeil très irrégulier

Mais dans la majorité des cas, ces troubles sont fonctionnels, c’est-à-dire qu’ils sont liés à l’environnement, aux habitudes, aux écrans, à l’alimentation… et non à un réel déficit en mélatonine.

Ce qu’on oublie souvent de dire

Même si on en trouve en vente libre dans certains pays, la mélatonine n’est pas un bonbon magique. Voici ce qu’il faut savoir :

Elle ne fonctionne pas comme un somnifère. Elle ne fait pas “tomber” de sommeil mais avance l’horloge biologique. Si l’enfant est très excité ou stressé, l’effet peut être quasi nul.

Il n’existe pas assez d’études à long terme sur les effets de la mélatonine chez les enfants en bonne santé.

Le dosage est crucial. Un excès peut avoir l’effet inverse : troubles de l’humeur, cauchemars, fatigue persistante.

Le risque d’en faire une béquille psychologique : certains enfants (et parents) peuvent finir par croire qu’ils ne peuvent plus dormir sans.

Avant la mélatonine, on essaie ça ?

Voici quelques pistes simples mais puissantes, testées et approuvées dans notre foyer :

Écrans coupés au moins 1h avant le coucher → La lumière bleue bloque la sécrétion naturelle de mélatonine.

Routine du soir régulière et rassurante → Un bain tiède, une histoire, une veilleuse douce : le cerveau comprend qu’il est l’heure.

Exposition à la lumière naturelle le matin → Cela aide à synchroniser l’horloge interne.

Pas de sucres ni de boissons excitantes après 17h → On pense parfois au Coca, mais oublie les jus de fruits sucrés.

Un moment d’échange calme pour évacuer le stress → Parfois, un enfant qui n’arrive pas à dormir a juste besoin d’un peu plus d’attention ou de rassurance.

Et si malgré tout, on envisage la mélatonine ?

Si vraiment, malgré toutes ces bonnes pratiques, votre enfant continue à mal dormir, parlez-en à un professionnel de santé. Dans certains cas (troubles neurologiques, anxiété sévère…), un médecin peut prescrire de faibles doses de mélatonine, de façon encadrée et temporaire.

En conclusion

La mélatonine peut être utile dans certains cas très spécifiques, mais elle ne doit pas devenir un réflexe automatique dès que l’enfant tarde à s’endormir. Le sommeil, c’est un apprentissage, un rythme, une hygiène. Ce n’est pas toujours simple, mais c’est un vrai cadeau qu’on leur fait sur le long terme. 🌟

Et surtout, pas de culpabilité : on fait de notre mieux. Un parent fatigué a aussi besoin de repos, alors n’hésitez pas à demander de l’aide si besoin. 💛

Et vous, avez-vous déjà testé la mélatonine pour vos enfants ? Qu’est-ce qui a marché chez vous ? N’hésitez pas à partager votre expérience en commentaire !